Nus

Tout comme les portraits, les nus de Celnikier, peints, gravés, au fusain, ou à l’aquarelle, expriment son émerveillement et son émoi, devant les corps familiers. Qu’ils soient matiéristes et spatulés, quasi sculptés en surface, et longuement travaillés, cas le plus fréquent dans les tableaux de nus (celui de Johanna de 1956, celui d’Anne de 1985 par exemple) ou bien diaphanes et transparents, saisis dans la vivacité de l’instant, ils témoignent d’une existence aimée (en particulier dans les nombreux nus d’Anne), d’un désir de pérenniser cette émotion spirituelle et charnelle. Une contrepartie radicale à la souffrance et la détresse traversées se condense dans l’expression de l’extase amoureuse, vécue par l‘artiste bien des années après la guerre. La folle passion et les transports de l’union charnelle se déploient au sein de ses Érotiques, tableaux essentiellement, de divers formats, et quelques gravures aussi. Tantôt un tumulte quasi convulsif des corps en dynamique fusionnelle s’échappe des coups de spatule audacieux du peintre, tantôt c’est la douceur de l’union par les courbes et les demi- teintes estompées qui se donnent à voir ; et de même, c’est par le clair obscur mystérieux et intimiste que s’exprime, dans la gravure, cette même douceur.

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Natures mortes